Des arbres arrêtés sur le coteau, comme des dames qui, sous leurs ombrelles, regarderaient se coucher le soleil.
Journal - Jules Renard
Le chantre de la campagne. #5
L'alouette monte, monte. Elle va se poser sur le bout du doigt de Dieu.
Un pommier fleuri comme un garçon d'honneur. Les arbres se marient.
Toutes les bêtes que tu ne vois pas, parce qu'elles fuient à ton approche ! Merle noir dans un cerisier blanc.
Le vent pleure toutes ses larmes sur la vitre.
Promenade. Toujours cette nature émouvante et ce mystère de la création.
Une feuille vivante arrachée, par une vague de vent, à l'arbre où elle s'accrochait comme à un mât.
Des chemises qui sèchent, la tête en bas, et qui dansent au vent sur leurs manches.
J'ai les yeux plus grands que le ventre, et le ventre si petit qu'il me suffit d'être propriétaire par les yeux. Rien pour mon ventre, mais mes yeux prennent tout.
Une vie de chat qui dort. De temps en temps, un bond, un coup de griffe, un étirement qui a l'air d'être de l'action, Puis le tout rentre dans son poil et se rendort.
La marguerite, belle dame en robe blanche à longs plis, avec un petit canotier doré sur la tête.
